Bande Riveraine» Choisir les végétaux » Les végétaux de la bande riveraine maritime

Les végétaux de la bande riveraine maritime

Notamment à cause de la salinité, il faut adapter le type de plante à la division hydrographique où on souhaite végétaliser la bande riveraine.

En milieu maritime, chaque division hydrographique et chaque type d’habitat ont une flore particulière. Voici les plantes les plus communes pour chacun d’eux.

 

 

 

Le tronçon fluvial 

Comme l’eau qui y coule est encore douce, on utilise les mêmes plantes que pour le milieu terrestre. On se fie aux types écologiques de cette zone. On peut obtenir de l’information sur Les guides de reconnaissance des types écologiques sur le site du ministère des Ressources naturelles du Québec.

Autour du lac Saint-Pierre, les principaux groupements végétaux sont la cariçaie (Carex sp.) et les quenouilles (Typha sp.). Dans les boisés humides, on observe l’érablière rouge humide et l’aulnaie alors que des groupements dominés par les aubépines (Crataegus sp.), les caryers (Carya sp.) et les érables (Acer sp.) prennent place sur les sols bien drainés.

L’estuaire fluvial 

La présence de la marée limite le développement des herbiers aquatiques dans ce secteur. Aussi, le degré d’inondation coordonne la séquence d’habitats riverains passant de marais à marécage.

Les marais de l’estuaire fluvial

Ils sont dominés par le scirpe d’Amérique (Schoenoplectus pungens) alors que les prairies humides (aussi nommé hauts marais) abritent la spartine pectinée (Spartina pectinata), des scirpes et des carex (Carya sp.) accompagnés du calamagrostide du Canada (Calamagrostris canadensis), de l’eupatoire maculée (Eupatorium maculatum) et du rumex crépu (Rumex crispus). À la hauteur de Québec, des groupements de rubaniers à gros fruits (Sparganium eurycarpus) et de quenouilles à feuilles étroites (Typha angustifolia) s’ajoutent au marais.

 

 

 

 

 

 

Le marécage
Photo : Michael Wolf/Wikicommons

Inondé de manière saisonnière ou sur de plus longues périodes, le marécage se décrit comme une terre boisée humide colonisée par des arbres et des arbustes. Le marécage arbustif est au premier plan face au fleuve. Il est colonisé par des groupements d’aulnes rugueux (Alnus rugosa), de saules rigides (Salix rigida) et de saules discolores (Salix discolore). À la hauteur de Québec s’ajoute au marécage arbustif le saule brillant (Salix lucida lucida). À l’arrière-plan se trouve le marécage arborescent dominé par le frêne (rouge) de Pennsylvanie (Fraxinus pennsylvanica), le peuplier baumier (Populus balsamifera), l’orme d’Amérique (Ulmus americana) et le saule fragile (Salix fragilis).

La rive se prête à la colonisation par une grande variété d’espèces dont plusieurs sont endémiques, c’est-à-dire qu’on les repère exclusivement dans cette région : épilobe à graines nues (Epilobium ciliatum), cicutaire maculée (Cicuta maculata, var. victorinii), gentianopsis de Victorin (Gentianopsis victorinii), gratiole négligée, variété du Saint-Laurent (Gratiola neglecta, var. glaberrima), zizanie à fleurs blanches, variété naine (Zizania aquatica, var. brevis).

 

 

Les autres plantes
Photo: André-Philippe D. Picard/Wikimedias Commons

L’estuaire fluvial est aussi l’hôte d’une variété d’onagres (Oenothera ammophiloides, O. muricata, O. angustissima et O. victorinii), d’asters (Aster simplex, A. puniceus var. firmus), de bidents (Bidens hyperborea et B. frondosa f. anomala) qui préfèrent les sols humides. On y observe aussi la renouée de Virginie (Polygonum virginianum). Le troscart maritime (Triglochin maritima) et le plantain maritime (Plantago maritima) sont des plantes réputées halophytes qui apparaissent dès Québec, même si l’eau y est douce.

L’estuaire moyen 

Dans cette zone de transition entre l’eau douce et l’eau salée, la végétation côtière est caractérisée par l’apparition des plantes halophytes. En effet, la présence du sel dans l’eau du fleuve devient un facteur limitant dans la distribution des espèces végétales. La présence de plantes halophytes débute à partir de Saint-Jean-Port-Joli et elle est pratiquement complétée entre Kamouraska et Rimouski.

S’ajoutent aux halophytes déjà citées (gesse maritime, troscart maritime et plantain maritime), le caquillier édentulé (Cakile edentula), la mertensie maritime (Mertensia maritima) et la verge d’or toujours verte (Solidago sempervirens). Le séneçon faux-arnica (Senecio pseudo-arnica) fait son apparition autour de l’île Verte, alors que le bident d’Eaton (Bidens eatoni) se manifeste sur les grèves de Sainte-Anne-de-Beaupré.

L’estuaire moyen est l’hôte de plusieurs grands ensembles de végétaux, dont les herbiers de zostères marines, les cordons littoraux colonisés par l’élyme des sables (Leymus arenarius) et les prairies saumâtres de la région du Kamouraska.

L’estuaire maritime et le golfe 

Le littoral de la Basse-Côte-Nord est tantôt sablonneux tantôt rocailleux. La mertensie maritime (Mertensia maritima) et le séneçon faux-arnica (Senecio pseudo-arnica) sont des représentantes des plantes tolérantes au sel marin et à la sécheresse. Le cordon littoral y est largement colonisé par l’élyme des sables d’Amérique (Leymus mollis subsp. mollis).

Sur la côte nord du golfe, les plantes subarctiques ou de l’Europe boréale se présentent sur les rivages : alchémille à tige grêle (Alchemilla filicaulis), botryche lancéolé (Botrychium lanceolatum), ronce acaule (Rubus acaulis), airelle uligineuse (Vaccinium uliginosum var. alpinum), etc.

La Minganie et l’île d’Anticosti 

Les falaises sont l’hôte de la saxifrage (Saxifraga sp.), dont le nom signifie «briseurs de roche». Cette plante prend racine dans les fissures de la roche et colonise cet endroit peu invitant. Les campanules (Campanula sp.) et les primevères (Primula sp.) font aussi partie du décor. Ces plantes sont dites «calcicoles», c’est-à-dire qu’elles ont une grande tolérance à la roche calcaire.

Enfin, le bident hyperboréal (Bidens hyperborea) a la particularité de pousser sur les rives, du lac Saint-Pierre à L’Islet, puis dans les petits estuaires des rivières de la Gaspésie, les estuaires des rivières afférentes à la baie des Chaleurs.


Les marais salés 

Puisque le sol est toujours humide en bordure des marais salés, les espèces herbacées suivantes sont recommandées : spartine pectinée (Spartina pectinata), carex paléacé (Carex paleacea), scirpe maritime (Schoenoplectus maritimus), quenouille à feuilles larges (Typha latifolia) et élyme des sables d’Amérique (Leymus mollis subsp. mollis).

Pour les arbres et arbustes, on utilise: saule rouge (Salix x rubens) et aulne rugueux (Alnus incana subsp. rugosa).


Le boisé riverain 

Les arbustes recommandés sont les suivants: aulne rugueux (Alnus incana subsp. rugosa), cornouiller stolonifère (Cornus stolonifera), genévrier commun (Juniperus communis), myrique baumier (Myrica gale), rosier inerme (Rosa blanda), sureau rouge (Sambucus racemosa subsp. pubens).

Les arbres des boisés riverains sont: sapin baumier (Abies balsamea), épinette blanche (Picea glauca), bouleau à papier (Betula papyrifera var. papyrifera), peuplier faux-tremble (Populus tremuloides), sorbier d’Amérique (Sorbus americana) et thuya occidental (Thuja occidentalis).


La lande, les dunes fixes et les dunes boisées 

Photo : Royalbroil/Wikimédias Commons

Les espèces herbacées conseillées sont l’ammophile à ligule courte (Ammophila breviligulata) et l’élyme des sables d’Amérique (Leymus mollis subsp. mollis).

Les arbustes bas suggérés sont l’airelle vigne-d’Ida (Vaccinium vitis-idaea), la camarine noire (Empetrum nigrum) et l’arctostaphyle raisin-d’ours (Arctostaphylos uva-ursi).

Les tourbières et la forêt boréale 

Photo : Rodamil/Wikimédias Commons

Les éricacées sont fortement représentées dans les tourbières. Il s’agit d’arbustes de petite taille qui colonisent les milieux humides. Les airelles (Vaccinium sp.) sont aussi fortement présentes dans ces milieux. Les représentants de la forêt boréale sont des choix judicieux pour la végétalisation de la bande riveraine.

Les éricacées qui y poussent le mieux sont le thé du Labrador (Ledum groenlandicum), le rhododendron du Canada (Rhododendron canadense) et les kalmias (Kalmia sp.).

Pour ce qui est des arbres et arbustes, on utilise le sapin baumier (Abies balsamea), l’épinette noire (Picea mariana), l’épinette blanche (Picea glauca), le bouleau blanc (Betula papyrifera) et les aulnes (Alnus sp.).