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Protéger les surfaces à aménager

Comme la bande riveraine est un milieu fragile, il faut y travailler avec précautions.

Bien qu’il existe une grande variété de situations, plusieurs principes de base doivent être appliqués lors de travaux en bandes riveraines. Tous les terrains ne demandent pas un plan d’intervention (en pente douce gazonnée), mais dans le cas de ceux qui présentent des risques pour le milieu aquatique et la faune, on doit en préparer un. Les mesures d’atténuation des impacts doivent être bien planifiées.

 

 

 

Avant de commencer les travaux 

On doit préparer un plan ou esquisse d’aménagement qui illustre et résume la stratégie d’intervention envisagée, décrivant le milieu et les actions à réaliser. Ce plan préliminaire permet d’aller rencontrer les autorités concernées afin de faire valider la stratégie envisagée avant d’entreprendre la réalisation de tous les plans et devis. Cette étape est fort importante et, souvent, elle peut s’enrichir de commentaires reçus de la part des autorités et permettre d’économiser du temps.

Dessiner à l’échelle (si possible), ce plan présente les éléments suivants:

• les contraintes du milieu: pente trop forte, absence de voie d’accès, prise d’eau, etc.;

• les sources de perturbation: ensablement, érosion, pollution, etc.;

• les techniques de plantation retenues en fonction des caractéristiques du milieu riverain;

• les espèces végétales adaptées et les sites d’approvisionnement;

• les milieux importants: frayères, abris, fosses, etc.;

• les espèces menacées et vulnérables, le cas échéant.

À partir de ces données et de la caractérisation du site, on établit un échéancier. Ce dernier doit tenir compte:

• des périodes critiques pour les espèces qui sont présentes (dépôt des œufs, incubation, alevinage, etc.) lorsqu’on travaille près de la ligne des hautes eaux;

• des périodes du plus bas niveau du lac ou du cours d’eau;

• de la saison favorable de plantation en tenant compte du type de plantation (semis, boutures, plantations).

Le contrôle des sédiments 

Dans un chantier où le sol est nu, ou lorsque les travaux d’aménagement ont perturbé la surface du sol, afin de minimiser les risques d’érosion pouvant survenir à la suite d’une pluie, on doit mettre en place, avant la fin des travaux, des barrières à sédiments. Ces aménagements ont pour but de réduire la vitesse des eaux de ruissellement. Cette technique consiste à installer une membrane géotextile soutenue par des piquets, ou des balles de paille, afin d’éviter l’éparpillement des sédiments et des matières végétales (gazons, feuilles) lors des pluies.

Dans les cas plus importants, on peut avoir recours à des trappes à sédiments ou bassin de sédimentation. Il s’agit en fait de creuser une dépression qui capte l’eau de ruissellement, l’accumule en ralentissant sa course, et permet aux sédiments grossiers de s’y déposer. Pour les sédiments plus fins, c’est la membrane de confinement qui s’en charge.

Pendant les travaux d’aménagement, on doit entreposer les matériaux meubles hors de la bande riveraine. On choisit un endroit plat où les risques de ruissellement sont minimes.

Pendant les travaux 

Lors de la manipulation du sol, on doit respecter les consignes suivantes, particulièrement dans la pente de la rive:

• ne jamais mettre de la terre en bas de la ligne des hautes eaux (LHE);

• procéder à une plantation par trou et non pas, sauf exception, en plate-bande;

• lorsque le sol est mis à nu, ou que le chantier est soumis aux pluies au moment de la plantation, on doit recouvrir toute la zone d’une bâche ou d’une membrane temporaire afin d’éviter l’érosion;

• durant les périodes hors travaux, c’est-à-dire le soir et les fins de semaine, on doit prendre toutes les mesures nécessaires (toile, bâche, etc.) pour qu’en cas de pluie, le chantier ne soit pas sujet à l’érosion;

• en prévision de ces situations, on doit vérifier régulièrement les conditions météorologiques;

• si on anticipe un surplus de terre (volume de la motte), on met ce surplus dans une brouette plutôt que de l’étendre au sol. En cas de pluie, cette terre ne risque pas d’être emportée vers le lac ou le cours d’eau. Prévoir un site de dépôt provisoire à l’extérieur de la rive, si possible en terrain plat. Même chose pour les «galettes» de gazon;

• si on a prévu d’installer une plante à un endroit où il y a une roche importante, déplacer la plante et laisser la roche en place afin d’éviter les risques de déstabilisation du talus;

• restreindre au minimum la présence des planteurs dans la bande riveraine, surtout s’il y a déjà une présence de plantes herbacées ou de jeunes plants;

• éviter d’utiliser de la machinerie qui pourrait déstabiliser le sol, notamment dans les terrains très en pente;

• s’assurer que chaque chantier a un ensemble absorbant d’intervention pour les hydrocarbures.

Au moment des travaux de nettoyage ou d’élagage, on doit :

• nettoyer et ravitailler la machinerie en dehors de la bande riveraine;

• utiliser des appareils propres qui ne laissent pas fuir de l’huile ou de l’essence;

• utiliser des lubrifiants biodégradables pour les outils mécaniques (scies à chaîne, débroussailleuses, tarières, etc.).