Cycle de vie de la bande riveraine
Bien saisir les mécanismes qui régissent une bande riveraine permet de bien comprendre son fonctionnement.
Naturellement les bandes riveraines existent depuis des milliers d’années. La nature les a «mises en place» afin qu’elles rendent de grands services et procurent des bienfaits. Il arrive parfois que l’on puisse assister à la «reconstruction» naturelle d’une bande de protection riveraine quand celle-ci a été détruite pour diverses raisons (tempêtes, vagues, glaces, etc.).
Dans des conditions optimales (ce qui n’est pas toujours le cas, dépendant des causes de la destruction), dans un premier temps, le sol mis à nu, parfois parsemé d’entassement de pierres, se couvre de plantes herbacées. Leurs semences ont alors été transportées par le vent, l’eau ou les oiseaux. Les plantes herbacées peuvent être annuelles ou vivaces. La dégradation de leur feuillage apporte des matières organiques au sol, facilitant ainsi l’introduction de nouvelles espèces de plantes. De plus, les tiges mortes de ces plantes herbacées servent de rempart au sol contre les vagues ou autres éléments qui pourraient l’éroder.
Après un ou deux ans, une fois le sol stabilisé, des arbustes apparaissent. Les semences auront été transportées par l’eau, le vent ou les oiseaux. Les espèces varient en fonction de l’ensoleillement, du type de sol (texture, structure, humidité, etc.), de la zone de rusticité, le régime d’inondation, etc. Leur répartition des semences est aléatoire, mais pas celle des espèces. Cette répartition répond plutôt à une distribution basée sur les facteurs biotiques et abiotiques. Avec le temps, les plantes produisent des branches mortes qui, une fois tombées au sol, renforcent sa stabilité.
Par la suite, mais aussi parfois en même temps que les arbustes, des arbres germent en suivant le même processus. Avec le temps, ils créent de l’ombre, ce qui a pour effet de favoriser certaines espèces de plantes herbacées ou certaines espèces d’arbustes au détriment d’autres. Les tiges et le bois mort ainsi produits servent à la stabilité de l’ensemble.
Après de nombreuses années, il est possible que des arbres morts tombent, ce qui modifie à nouveau l’écologie de la bande de végétation riveraine.
Durant toutes ces années, une faune extrêmement variée et changeante habite la bande riveraine. Cela va des mycorhizes aux canards en passant, entre autres, par les rhizobiums, les vers de terre, les organismes décomposeurs, les amphibiens, les reptiles, les poissons (si des plantes colonisent le littoral), les oiseaux, les insectes, les cervidés, les rongeurs, les mammifères, etc.
Dans les faits, comme la plupart des écosystèmes, une bande riveraine est un milieu en perpétuelle évolution.