Un écosystème performant qui accueille la faune et la flore
Point de jonction entre l’écosystème terrestre et l’écosystème aquatique, la bande riveraine est à la fois un milieu écologique très diversifié et très fragile.
Sa productivité est reconnue comme très élevée. Les observations montrent la qualité de l’eau, une bonne disponibilité de nutriments, un recyclage rapide des matières organiques, et le renouvellement fréquent de la végétation avec des espèces pionnières (à croissance rapide) lors des crues dans les zones bordées de bandes riveraines.
Une bande riveraine, si elle est composée principalement d’arbres de bonnes dimensions, fait office d’écran solaire qui prévient le réchauffement excessif de l’eau en bordure du littoral. En effet, une température trop élevée de l’eau accentue la vitesse de croissance des plantes, et notamment des algues bleu-vert, ce qui diminue l’oxygène dissous disponible à la survie des microorganismes et des poissons.
La végétation riveraine permet aussi de maintenir une humidité ambiante élevée et une température fraîche, notamment au-dessus des zones littorales peu profondes des lacs. Dans le cas des cours d’eau, la taille, la profondeur et le débit influencent les changements de température.
La hauteur, la densité et l’orientation de la végétation sont plus importantes que la largeur qu’occupent les arbres dans la bande riveraine pour maintenir la température d’eau basse.
On considère que la température de l’eau le long d’une bande riveraine boisée est plus basse de 2 à 10 °C comparativement à une bande riveraine non boisée.
La végétation naturelle d’une bande riveraine peut être d’une grande diversité. Il est parfois possible d’y observer plusieurs centaines d’espèces. Cette diversité biologique est indispensable à la pluralité faunique.
Une faune bien présente
La végétation d’une bande riveraine présente un milieu propice à une faune variée et à une grande richesse biologique. Le milieu riverain compte environ trois cents espèces de vertébrés, dont 30 espèces de mammifères, plus de la moitié des oiseaux et les trois quarts des amphibiens et des reptiles.
Les bandes riveraines et le littoral adjacent, où on observe une bonne biodiversité en termes de plantes, offrent une variété de microclimats pour de nombreux représentants de la faune:
- les invertébrés y trouvent une mosaïque de microhabitats, des apports exogènes de nourriture ainsi qu’un lieu de ponte et d’émergence;
- les poissons y sont à l’abri, ils y puisent leur nourriture et y installent potentiellement leurs frayères;
- les amphibiens en font leur lieu d’accouplement, de reproduction et de ponte tout en y trouvant une zone de développement et d’alimentation idéale pour les têtards;
- les oiseaux, et notamment la sauvagine, y trouvent alimentation, lieu de nidification, abri et corridor dans le cas des migrateurs;
- les mammifères et les micromammifères y puisent leur alimentation et y construisent leur habitat;
- les insectes bénéfiques ou pollinisateurs y dénichent nourriture, abri et lieu de reproduction.
Les bandes riveraines doivent aussi être vues comme des corridors fauniques qui, en assurant les liens entre différents habitats, permettent le déplacement d’animaux et de plantes (par l’eau, les animaux et les oiseaux notamment). Ces mouvements sont bénéfiques pour la biodiversité, dont la diversité génétique. De plus, ces trames vertes assurent une continuité et une gamme variée de paysages.
Les bandes riveraines peuvent aussi servir d’écran antibruit et créer de l’intimité, notamment en cachant la vue depuis le lac dans certains cas.