Bande Riveraine» Caractériser le site » L’hostilité en milieu marin

L’hostilité en milieu marin

Sur les côtes du Québec maritime, la salinité de l’eau, le battement des marées, les vagues et le vent sont des facteurs contraignants qui affectent la distribution des espèces végétales.

Il faut donc prendre en compte ces conditions de vie difficiles du milieu côtier maritime lors du choix des plantes. Les précipitations, les courants, les glaces ainsi que les insectes, maladies et autres animaux doivent être pris en compte.

En milieu marin, l’hostilité peut aussi venir de :

La salinité-

Photo: Wikimedias Commons

Elle joue un rôle prépondérant dans la sélection des plantes.

La proximité de la mer et du sel qu’elle contient profite aux espèces dites halophytes. La salinité de l’eau s’accroît graduellement d’ouest en est, tout comme le caractère halophytique de la flore. La tolérance au sel varie d’un genre à l’autre et même d’une espèce à l’autre pour un même genre. L’exemple de la spartine est éloquent. La spartine alterniflore (Spartina alterniflora) supporte l’immersion quotidienne et colonise l’étage inférieur du marais. Un peu plus haut, la spartine étalée (Spartina patens) colonise l’étage supérieur du marais, recouvert par l’eau uniquement lors des grandes marées. Enfin, la spartine pectinée (Spartina pectinata) colonise la limite entre la zone intertidale et terrestre. Elle ne tolère l’immersion sous l’eau que rarement.

Les marées-

Photo: Guillaume Cattiaux/Wikimedias Commons

Le flux et le reflux de l’eau qui ont lieu deux fois par jour influencent énormément l’écosystème riverain en milieu maritime.

La zone de battement de marée est la zone couverte puis découverte d’eau à raison de deux fois par jour.

Le régime des marées est conditionné par le cycle de la lune et la course du soleil. Au Québec, les cycles sont dits semi-diurnes, c’est-à-dire qu’il y a deux cycles de marée haute – marée basse par jour.

L’amplitude des marées varie dans le temps et dans l’espace. Par exemple, dans le golfe, le marnage moyen est de 0,7 m aux Îles-de-la-Madeleine et atteint 1,1 m lors des grandes marées. Dans l’estuaire, le marnage moyen est de 3,2 m à Rimouski et de 4,6 m lors des grandes marées. C’est l’effet d’entonnoir qui se fait sentir. Celui-ci culmine à la hauteur de Saint-Joseph-de-la-Rive où le marnage moyen atteint 4,9 m, mais 7,0 m lors des grandes marées! L’effet d’entonnoir est produit par le rétrécissement du fleuve dans l’estuaire, et ce, autant en largeur qu’en profondeur. Puis, l’amplitude de la marée diminue dans le tronçon fluvial jusqu’à Trois-Rivières où elle varie de 20 à 30 cm. À cause de ce manège, très peu de plantes colonisent la zone de battement de marée, à l’exception des marais.

Cette zone appartient au littoral. Des autorisations gouvernementales spécifiques sont nécessaires si des interventions sont prévues dans cet espace. Naturellement, le niveau d’eau atteint lors des très grandes marées (pleine mer supérieure de grande marée) détermine la ligne de rivage (différente de la ligne des hautes eaux, LHE). Sur la plage, cette limite s’identifie sur le haut de la plage par le début de la colonisation par les foins de mer (ex.: élyme des sables).

Le vent et les vagues-

Les vagues et le vent rendent parfois difficiles les conditions d’établissement de la végétation.

Les vagues se développent sous l’action du vent qui souffle. Au Québec, les vents dominants proviennent de l’ouest. Les vents du nord-est sont particulièrement agressifs, surtout sur la rive sud alors que le fleuve n’offre aucun obstacle au développement des vagues qui atteignent la côte.

En plus de générer les vagues, le vent rend les conditions d’établissement de la végétation difficiles. Sur les caps rocheux, il empêche le sol de se développer. Sur les plages, il déplace constamment le sable. En hiver, le vent balaie la neige qui pourrait offrir à la végétation une protection contre le gel. Enfin, le vent porte les embruns vers la côte chargés de sel, ce qui incommode la végétation riveraine.