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Ensemencer

Peu utilisée jusqu’à maintenant pour la restauration des berges, cette méthode est de plus en plus employée.

Cette technique consiste à implanter manuellement ou mécaniquement des graines d’herbacées, d’arbustes et d’arbres sur des surfaces dénudées constituées de dépôts meubles.

 

L’avantage de cette technique est qu’elle permet de protéger rapidement un sol nu contre le ruissellement et l’érosion de surface.

Elle peut être utilisée un an ou deux avant de réaliser des plantations, le temps que le sol soit suffisamment stabilisé, ou en même temps que celle-ci.

Choisir la bonne période 

Photo: Aka/Wikimedias Commons

Dans les parties chaudes du Québec, on sème en général au printemps, de la fin avril à la mi-juin, et en automne, de la mi-août à la fin de septembre. Les graines ayant besoin d’humidité pour germer, on évite les périodes chaudes.

Dans les régions où il fait moins chaud en été, on peut semer de la fonte des neiges à la fin novembre.

Une mise en garde s’applique pour l’ensemencement automnal, particulièrement dans les zones les plus au sud du Québec. En effet, dans le cas où il y aurait une germination pendant un redoux, puis à nouveau du gel, les plantules mourront.

Préparer le sol 

Cette opération dépend beaucoup des travaux préalables. Par exemple, un fort remaniement pour corriger la pente du sol est différent d’un sol mis à nu par des crues.

Pour la plupart des semences, un sol meuble, frais à humide, est idéal.

Si on souhaite briser la croûte formée sur le dessus sans toutefois déstabiliser le sol en profondeur, on peut scarifier ou herser (opérations qui consistent à briser les mottes de terre sur le dessus du sol) légèrement (5 à 10 cm) la terre des rives à l’aide d’un scarificateur ou d’une herse manuelle.

Dans le cas de l’ensemencement, il est particulièrement important d’étudier la mise en place des mesures de protection des surfaces à aménager.

Comme pour la plantation, la fertilisation n’est pas recommandée, elle est même vivement déconseillée.

Semer 

La technique de base consiste à déposer les semences sur le sol, à les recouvrir avant de précéder à l’arrosage.

Le semis peut se faire:

• à la volée ou à la main. La difficulté consiste à distribuer les graines uniformément sur le sol. Un ajout de sable sec aux semences facilite la répartition.

• de façon mécanique. À l’aide d’un semoir manuel ou sur roue, il est beaucoup plus facile de contrôler à la fois la quantité de semences épandues et la régularité du semis. À moins de détenir toutes les connaissances nécessaires, on doit éviter d’utiliser des semoirs tractés. Cette technique est utile pour les grandes superficies.

• de manière hydraulique. Cette opération consiste à projeter, à l’aide d’une machine spécialisée, un mélange de semences, de paillis spécial, de «colle» et d’eau. Plus coûteuse que le semis à la main ou mécanique, elle a l’avantage d’installer en même temps que le semis un recouvrement qui retient bien l’eau, ce qui facilite la germination. Cette technique est très pratique et économique pour les grandes surfaces à ensemencer et les espaces sujets à un faible ruissellement.

Le taux d’ensemencement (exprimé en kilogrammes à l’hectare ou en livres par pieds carrés) est fourni avec chaque mélange.

Recouvrir les semis 

Il s’agit d’un élément extrêmement important. La méthode la plus simple consiste à ratisser légèrement la terre afin d’enfouir les semences sous une mince couche de sol.

Il faut aussi ajouter du paillis afin de conserver l’humidité dans le sol. Celui-ci doit être léger et aéré de manière à laisser passer les jeunes plantules, ce qui est le cas des paillis qui se dégradent rapidement comme la paille hachée, le foin lâche ou une membrane de paille. Ce paillis ne doit toutefois pas être emporté par le ruissellement ou le courant.

On peut aussi utiliser des tapis antiérosion, en vente dans le commerce. Ce sont en généralement des matelas composés de fibre naturelle et qui comportent du paillis fait à base de paille ou de fibres de noix de coco. La paille, qui se décompose rapidement, permet une meilleure germination de l’ensemencement.

Durant les premiers jours, on peut aussi recouvrir le semis d’une toile de jute retenue par des piquets. Toutefois, cette technique demande un suivi quotidien.

Entretenir au cours de la première saison 

Un semis, particulièrement dans une pente, ne doit jamais être arrosé violemment. Il faut plutôt lui procurer une brumisation, quitte à la faire plusieurs fois par jour si le temps est chaud.

Un arrosage violent dans une pente entraîne à coup sûr des problèmes d’érosion de surface par le ruissellement.

Si on a installé une toile de jute sur le semis, dès que les jeunes plantules commencent à pointer, on retire celle-ci, idéalement le matin ou par une journée nuageuse.

Par la suite, on maintient le sol humide jusqu’à ce que les plants soient bien développés.

On arrose aussi en temps de sécheresse.

Dans le cas des entreprises ou organismes, le plus souvent la responsabilité de l’arrosage incombe au propriétaire. On doit donc lui fournir toute l’information nécessaire.

Après 10 jours, il est recommandé de faire une vérification visuelle du taux de germination. En cas de levée non constante, suivant la saison, on peut procéder à des travaux de reprise.

Aucun travail particulier n’est à prévoir avant le premier hiver. On laisse le nouveau semis tel quel.